Notre vie ressemblait à un rêve étrange et flou, parfois joyeux, ludique, toujours bordélique, qui ne tarderait pas à s’assombrir, mais bien un rêve, tant la vérité et la réalité en était absente
D’Isabelle Carré, nous connaissons la carrière d’actrice, la blondeur presque candide associée à une certaine lumière qui cache une personnalité extrêmement discrète. Avec Les Rêveurs, elle se révèle par le biais de l’écriture.
Dans ce récit fragmenté, éminemment personnel, Isabelle Carré raconte sa famille « accidentelle », fruit d’une rencontre entre sa mère, jeune fille convenable d’une lignée aristocratique enceinte d’une rencontre éphémère, et son père, jeune artiste issu d’un milieu populaire. Entre la famille « fin de race » d’un côté et prolétaire de l’autre, les trois enfants de la famille Carré font souvent le grand écart, d’un côté le château et de l’autre la petite maison d’ouvriers. Mais dans l’appartement parisien rouge comme un cabaret, c’est une famille hors norme qui vit dans un univers décalé, au rythme des fantaisies d’un père designer et d’une mère vidée par sa tristesse. Car la famille « accidentelle » vole en éclat le jour où le père annonce à ses enfants son homosexualité et la vit librement, à une époque où il était de bon ton de taire « ces choses-là ». Dans l’insécurité affective qu’instaure cette situation familiale bancale mais assumée, les failles s’ouvrent et l’actrice porte son regard et ses souvenirs sur cette petite fille du milieu et sa difficulté d’être, ses envies de mourir, ses envies de réussir, une petite fille déjà lumineuse et superbement pugnace.
L’actrice, qui a rempli depuis son enfance beaucoup de carnets, met sa belle écriture au service de ce premier roman (oui, roman). La plume est fluide, bien éduquée, vive. Et il faut le dire, le livre est agréable à lire, et cette histoire personnelle est touchante. L’enfance d’Isabelle Carré, d’un point de vue temporel, peut se superposer à la mienne et cela m’a rendu son récit attachant. Mais… qu’en reste-t-il une fois qu’il est refermé? Chacune retourne à sa vie…
Je dois l’avouer, je frôle un peu l’overdose de ces récits d’enfance. La rentrée littéraire de janvier en a offert tant et tant, que j’ai l’impression depuis des mois de lire la même chose. Alors j’ai envie de dire STOP!
Je veux bien comprendre l’écriture comme exutoire, concevoir le besoin de se raconter, de revenir sur l’enfance, sur la relation au père, la relation à la mère aux frères et aux soeurs, pour comprendre et peut-être panser des plaies mal cicatrisées.
J’ai un respect immense pour ce récit qui en dit tant, et si bien, et qui ne fait que conforter tout le bien que je pense d’Isabelle Carré.
Mais c’en est un de trop pour moi…
★ ★ ★ ☆ ☆
Titre: Les Rêveurs
Auteur: Isabelle Carré
Editeur: Grasset
Parution: Janvier 2018
Là, je pense que tu es dûe pour sortie de cette plate-bande!
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J’arrête les récits d’enfance!!!
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une jolie plume mais un récit que j’ai vite oublié…
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Idem, il a déjà disparu de mon disque dur… dommage. Mais je suppose qu’il a trouvé ailleurs son public!
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aïe, je comprends l’overdose… Et puis les récits autobiographiques sont de plus en plus présents dans la littérature. Rien de tel qu’une bonne thérapie non mais 😀
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eh oui! je ne sais pas ce qui est le plus efficace, écrire un livre ou voir son thérapeute toutes les semaines…! 😆
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Je comprends tout à fait ton ras le bol, c’est dommage on finit par avoir l’impression de lire toujours la même chose…
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Oui, j’ai besoin d’une détoxication littéraire je pense!!!
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Personnellement, je ne me lasse pas de ce type de récit. Du moins lorsqu’ils sont, comme ici, empreints de sincérité et de délicatesse.
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Je l’ai laissé passé pour cette même raison, je m’intéresse peu aux récits d’enfance. Mais j’aime beaucoup l’actrice et je suis certaine que ce livre peu faire écho pour beaucoup de lecteurs !
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Je partage ton sentiment. Une histoire qui glisse, sans cohérence ni ordre. Une lecture qui ressemble à un rêve dissolu et vaporeux.
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Et qui ne laisse hélas pas beaucoup de traces…
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