Le pavillon des oiseaux

couverture du livre Le pavillon des oiseaux

Bienvenue à Rome, capitale des rivalités intestines et des ragots mondains.

En cette seconde moitié de XVIe siècle, la jeune Clelia, fille illégitime du cardinal Alexandre Farnèse, fait son entrée dans la société en épousant, à 14 ans, Giovan Giorgio Cesarini, à la fois gonfalonier du pape et héritier en vue de la jeunesse dorée romaine. Avec Fernando de Médicis, meilleur ami de Cesarini, les trois jeunes gens vont bientôt former une trio très en vue, s’exposant aux plus viles rumeurs colportées à travers les avvisi, sorte de Closer de la Renaissance. Clelia est une jeune fille espiègle qui aime sortir, s’amuser et séduire, mais elle est soumise au regard permanent des menanti qui épient ses moindres faits et gestes. Malgré le contrôle rapproché de sa gouvernante et de son père, le Grand Cardinal, grand ennemi des Médicis, Clelia se laisse séduire par Fernando de Médicis. Son studiolo des jardins de la villa Médicis, le Pavillon des oiseaux aux fresques peintes par Zucchi, abritera la fougueuse relation adultère – mais n’empêchera pas les ragots de continuer.

Comment une jeune femme comme Clelia, indépendante, intelligente et rebelle, peut-elle exister dans ce monde où elle doit lutter sans cesse contre l’asservissement aux hommes? 

Dans un texte d’une grande vitalité, Clelia Renucci nous fait découvrir des personnages aux caractères entiers, parmi lesquels Clelia Farnese, une femme à l’esprit moderne, visionnaire et bien trop en avance sur son temps. 

Le roman est très documenté, et des avvisi à la vie sidérante des cardinaux romains, on sent que Clelia Renucci a pris un plaisir immense à étudier et partager son sujet.

J’ai beaucoup aimé les inclusions artistiques, la redécouverte des sites archéologiques romains et le goût pour toutes ces statues sorties des terres du Forum dans une « guerre des antiques » avide, la peinture de Zucchi ou la rencontre avec le jeune Annibale Carracci qui n’a pas été sans me rappeler celle de Cosme de Médicis avec le jeune Lippi un siècle plus tôt.

Mais la structure narrative très linéaire souligne une intrigue plate, que les joutes verbales des dialogues plombent plus qu’elles ne la relèvent.

J’apprécie toutefois d’avoir découvert l’existence de Clelia Farnese et d’avoir pu m’immerger dans cette Rome de la Renaissance.

Titre: Le pavillon des oiseaux

Auteur: Clélia Renucci

Editeur: Albin Michel

Parution: août 2023

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