En ce soir de janvier 2010, sur sa terrasse de Montagne Noire à Haïti, le vieux Docteur Schwarzberg va entreprendre le récit de sa vie, qu’il n’avait jusque-là délivré que par bribes.
Dans la fraîcheur de la nuit, réchauffé par le rhum ambré et bercé par le son lancinant des tambours vaudou, il est assis face à Deborah, sa petite cousine qu’il rencontre pour la première fois– Déborah est venue avec les médecins et les secouristes du monde entier apporter leur aide aux haïtiens, alors que l’île a été ravagée par un séisme. Petite fille de Ruth, la tante du vieux patriarche qui était partie rejoindre la Palestine en 1939 pour participer à la fondation de l’état d’Isarël, Déborah est le portrait craché de la flamboyante Ruth, ce qui ravive les souvenirs du vieil homme et va l’inciter à livrer ses souvenirs:
C’était comme un chapitre de son enfance qui lui était renvoyé en cadeau, avant que les ombres s’effacent, qu’il ne redevienne poussière, ou néant