Paysage perdu

fullsizeoutput_2fVoici la belle surprise de cette rentrée littéraire pour les fans de Joyce Carol Oates : la parution ce 5 octobre de Paysage Perdu, livre de mémoires qui retracent les faits marquants de la vie de l’écrivaine et la façon dont ses années de jeunesse ont été imprégnées du Paysage Perdu de son enfance et de son adolescence.

Joyce Carol Oates est née en 1938 dans la ferme familiale de Millersport, Etat de New York, au nord de Buffalo. Imaginez des paysages qui évoquent les tableaux d’Edward Hopper – que l’écrivaine va souvent citer dans son ouvrage, et vous aurez une vision de cette Amérique des années 50 et des paysages révolus qui ornent ses souvenirs :

C’était l’époque, immortalisée par Edward Hopper, des maisons à charpente de bois et véranda, et de gens installés sur ces vérandas, curieux d’observer d’autres gens passant en voiture en les observant

Dans cette ferme où les revenus de la culture ne suffisent pas pour subsister, la petite fille vit entourée de ses parents Caroline et Fred Oates, tendrement aimants et aimés, et de ses grands-parents maternels hongrois, sur lesquels plane un lourd secret. Déjà, les graines d’une histoire à raconter poussent… Si la famille est pauvre, elle n’en est pas moins cultivée, et tout est fait pour que la petite Joyce Carol s’épanouisse sur tous les plans, affectifs, culturels et sportifs. D’autant plus que son autre grand-mère, Blanche, qui fréquente la bibliothèque municipale, encourage son goût pour la lecture et celui de raconter des histoires en lui offrant une Remington. Dans cette vie rurale, qui aurait pu la tenir éloignée de tout,  Joyce Carol s’ouvre au monde, avide de lire tout ce qu’elle trouve, avide d’apprendre, avide de vivre et excelle dans la plupart des domaines : très bonne élève (elle vouera un culte immense à l’institutrice de l’unique classe de son village), sportive accomplie, musicienne talentueuse, et bonne camarade.

Avec avidité, avec ardeur ! Comme si ma vie en dépendait !

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Valet de pique

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Un personnage et son double maléfique, le thème n’est pas nouveau en littérature.

Mais l’exercice se révèle troublant lorsqu’une écrivaine, fort réputée, met en scène un écrivain qui se dédouble, alors qu’elle-même a publié sous pseudonymes plusieurs romans noirs… Jeu, provocation ou masochisme?

Andrew J. Rush a tout pour être heureux : écrivain à succès, il publie depuis de nombreuses années des romans policiers vendus à travers le monde. Marié à Irina, qu’il a rencontrée alors qu’ils étaient étudiants, ils ont trois grands enfants et une magnifique maison ancienne dans la campagne du New Jersey, tout près de la jolie ville d’Harbourton. Surnommé par les médias le « Stephen King du gentleman », ses romans sont des valeurs sûres, construits selon une méthode efficace où la morale et la bienséance concluent à chaque fois l’histoire de façon immuable.

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