Certains auteurs écrivent pour écrire.
D’autres écrivent pour être lus. Jean-Christophe Rufin fait partie de ceux-là.
Et c’est très certainement son secret pour savoir insuffler le romanesque à ses histoires. Ou l’un de ses secrets. Car lui-même, homme aux vies multiples (médecin, diplomate, académicien – et montagnard reconverti) n’a rien à envier aux héros de la littérature qui ont nourri son appétit de lecteur.
Dans Les sept mariages d’Edgar et Ludmilla, son nouveau roman qui se déroule sur un demi-siècle, l’écrivain se sert de la trame historique pour revisiter les souvenirs.
Le narrateur (est-ce l’auteur lui-même ou un personnage fictif – vous serez probablement tentés de vous pencher sur les sources d’internet pour savoir ce qui est vrai ou ne l’est pas) donc, se penche sur ses souvenirs, attachés à un homme et à une femme qu’il a connus, Edgar et Ludmilla.
Deux êtres exceptionnels dans la grande aventure de la vie et de l’amour.
Edgar, parti de rien, débrouillard, intelligent, autodidacte qui va créer un empire financier – et Ludmilla, jeune fille sauvage et déterminée, qu’Edgar va revenir chercher après en être tombé éperdument amoureux lors d’un voyage rocambolesque en Russie à la fin des années 50 et qui deviendra une immense cantatrice.
Le retour d’Edgar et Ludmilla en France marque le début d’une nouvelle vie pour les deux jeunes gens qui ne se connaissent pas mais doivent apprendre à s’aimer malgré les obstacles: la langue (Ludmilla ne parlant pas français), l’argent qui manque et l’extrême pauvreté qui en découle. Ainsi commence le premier mariage, et bientôt le premier divorce des deux personnages – qui ne sauront jamais vraiment fonctionner selon les schémas maritaux classiques.