Il est des livres qui vous rappellent viscéralement pourquoi vous aimez lire, et pourquoi vous aimez les écrivains – surtout quand ils laissent tomber le masque.
Fini de raconter des histoires, fini d’inventer des personnages, fini le mensonge qui cache la vérité.
A la faveur d’un déplacement en province, dans sa région d’origine, une rencontre inattendue va bouleverser l’auteur et le faire basculer plus de trente ans en arrière: la silhouette d’un jeune homme, son allure, sa tenue, tout lui évoque son premier grand amour, Thomas.
En cette année 1984, Philippe Besson est élève en classe de Terminale C au lycée de Barbizieux.
J’ai dix-sept ans.
Je ne sais pas que je n’aurai plus jamais dix-sept ans, je ne sais pas que la jeunesse, ça ne dure pas, que ça n’est qu’un instant, que ça disparaît et quand on s’en rend compte il est trop tard, c’est fini, elle s’est volatilisée, on l’a perdue, certains autour de moi le pressentent et le disent, pourtant les adultes le répètent, mais je ne les écoute pas, leurs paroles roulent sur moi, ne s’accrochent pas, de l’eau sur les plumes d’un canard, je suis un idiot, un idiot insouciant.