Les complémentaires

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Copenhague – Retrouvailles avec Jens Christian Grøndahl, après un Qu’elle n’est pas ma joie qui m’avait moyennement convaincue.

Ici, l’auteur danois interroge les identités culturelles, à travers l’histoire d’un couple sans histoires, David et Emma. 

Emma est anglaise, elle a tout quitté pour suivre son mari à Copenhague, sacrifiant une prometteuse carrière d’artiste peintre. David est danois – et juif. Jusqu’à présent, David n’a pas voulu se sentir concerné par son judaïsme, qu’il a toujours tu autour de lui.

Le matin du jour où Zoë, leur fille, veut leur présenter son nouveau petit ami, David se réveille avec une mauvaise surprise: la boîte à lettres de leur chic maison de la banlieue de Copenhague a été vandalisée, recouverte d’une croix gammée. David est sous le choc de cette provocation dont il ne comprend pas l’origine, et éprouve soudain une peur d’être démasqué.

Le même soir, lors du dîner où Zoë présente son petit ami afghan Nadeel, Emma évoque devant ce dernier le judaïsme de son mari – le malaise s’installe dans le dîner et au sein du couple, en même temps que David s’interroge sur son histoire familiale, et qu’il est poussé par sa mère à reprendre contact avec son ancienne petite amie – juive également, qui vient de tomber malade.

Tout cela ne serait peut-être rien sans le vernissage auquel Zoë convie ses parents, et dans lequel elle présente son projet artistique, une vidéo où elle se met en scène avec Nadeel, brouillant l’idée des cultures…

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Quelle n’est pas ma joie

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Georg, le mari d’Ellinor, vient de mourir. Après avoir vendu la maison dans laquelle ils ont vécu, malgré le mécontentement des fils de Georg, elle quitte cette banlieue huppée de Copenhague et retourne dans le quartier populaire de son enfance, Vesterbro.

A soixante-dix ans, Ellinor fait le bilan de sa vie en écrivant une lettre à sa meilleure amie, Anna, morte quarante ans plutôt dans une avalanche dans les Dolomites, aux côtés du mari d’Ellinor, Henning. Elle découvrira, à la mort de ces derniers, qu’Anna et Henning étaient amants.

Leur nouvelle situation maritale, veufs et de surcroît trompés sans pouvoir comprendre cette histoire, va rapprocher Ellinor de Georg, au fur et à mesure qu’elle l’aide à s’occuper de ses jumeaux orphelins.

Dans un long monologue, où elle s’adresse à cette amie qu’elle a continué à aimer malgré une trahison à laquelle elle cherche toujours des explications qui dédouanent Anna de toute trahison, Ellinor affronte les griefs de ses beaux-enfants, et revient sur ce qu’a été sa vie, cette vie auprès de Georg et de ses fils qu’elle a vécu à la place d’Anna.

Tout en se détachant de sa vie actuelle et de la famille qu’elle a su aimer, Ellinor déroule le fil d’une vie pas si transparente qu’elle n’y paraît, dévoilant le lourd secret de son origine, les reliefs de son couple avec Henning, ses interrogations sur la relation qu’il entretenait avec Anna, son rapprochement avec Georg, l’enfant qu’elle n’a pu donner à aucun de ses deux maris…

Un cheminement personnel vers l’apaisement, vers une autre vie qu’Ellinor l’effacée va choisir sans subir, pour une fois, les évènements qui ont toujours décidé pour elle

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