Edith & Oliver

img_7282

Les désillusions d’un illusionniste.

C’est un drôle de réveil en ce jour de 1906 dans la cuisine de l’Empire Theater à Belfast.

Après une soirée d’excès alcoolisés, Oliver Fleck l’illusionniste reprend ses esprits au petit matin, quasiment nu, tenant dans sa main ensanglantée une molaire. Celle de la femme qui gît plus loin, endormie sur ses vêtements, la jupe retroussée dévoilant attachée autour de sa cuisse la lavallière bleue d’Oliver! 

Cette femme, c’est Edith, une pianiste – et malgré ce démarrage aussi burlesque que gênant, ils vont vite devenir inséparables à la vie comme à la scène, où l’illusionniste de génie et la pianiste de talent vont exceller ensemble. 

La vie leur sourit, le succès leur donne l’audace de croire en eux, et les deux jumeaux conçus lors de leur première nuit vont définitivement sceller leur destin.

Pourtant, les jours de faste où un pécule « suffisant pour payer le toit et la pitance de sa nouvelle famille pendant deux ou trois semaines, voire un mois » vont se faire de plus en plus rares. 

Les salles de spectacles, délaissées par la naissance du cinéma et aussi bientôt par la guerre, ne font plus recette – et les perspectives de contrats, elles, se tarissent. Mais Oliver, artiste dans l’âme, passionné par l’art de l’illusionnisme qui a fait sa renommée, veut continuer à croire aveuglément au succès d’un spectacle en solo qui lui apporterait la gloire. 

Alors, de tournée en tournée pour gagner un maigre salaire, loin de sa famille pendant des mois, il s’enlise dans l’alcool et dans ses illusions pour mieux tomber dans la disgrâce, tandis que sa famille tente de survivre. 

Lire la suite