Tout peut s’oublier

Tout peut s'oublier 
Olivier Adam
Flammarion

Tout peut s’oublier – je ne peux qu’abonder dans votre sens, cher Olivier Adam.

Oui, tout peut s’oublier, comme vos derniers romans qui m’avaient déçue.

« Tout peut s’oublier » m’a réconciliée avec vous, m’a redonné le plaisir de vous lire. 

Je vous ai retrouvé, entre St Malo et Kyoto, points d’ancrage de mes voyages littéraires à vos côtés, emportée dans Des vents contraires à bord du Kyoto Limited Express.

Toujours armé de colère, et de mélancolie, fidèle à vous-même, ou plutôt à votre ancien moi, avant que je vous perde de vue dans les rues de Lisbonne la ville silencieuse, puis vous abandonne lors d’Une partie de badminton.

Jun, sans prévenir, est repartie vivre au Japon. Emmenant avec elle Léo, le fils qu’elle a eu avec Nathan. Bien qu’ils vivaient séparés, Nathan n’était pas préparé à cette disparition brutale – qu’est-ce qui a motivé cette décision? Pourquoi n’a-t-il rien vu venir? 

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Chanson de la ville silencieuse

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Antoine Schaeffer, chanteur célèbre autant pour ses succès que pour ses frasques, a mis brutalement fin à sa carrière quinze ans plus tôt. Après s’être retranché de nombreuses années dans sa maison cossue perdue au milieu de nulle part, il décide un jour de partir, laissant tout derrière lui… s’est-il jeté dans la rivière pour en finir avec la vie, comme peuvent en laisser présager ses dernières traces, ou a-t-il décidé de larguer les amarres pour un ailleurs, dépouillé du costume encombrant d’Antoine-Schaeffer-le-chanteur?

Sa fille, fruit de ses amours avec une égérie inconsistante de son passé sulfureux, décide de partir à sa recherche: Antoine Schaeffer aurait été aperçu dans les rues de Lisbonne, chantant le soir aux terrasses des restaurants. Narratrice de l’histoire, c’est elle qui va faire revivre à travers ses errements dans Lisbonne et dans sa mémoire, la vie de l’ancienne idole – et livrer en parallèle sa propre histoire, avec les failles d’une enfance qu’elle n’a pas eue.

Comme une midinette, je guette toujours la sortie d’un nouveau roman d’Olivier Adam. Une espèce d’addiction à une atmosphère, à une écriture, à un talent.

Et on retrouve ici les ingrédients majeurs qui font un roman d’Olivier Adam: la fuite, la mélancolie latente et l’écriture chargée en émotions, un phrasé millimétré, accumulatif, saccadé, chargé.

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