Dans la forêt

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Est-ce que la guerre, qui fait rage quelque part au loin, est la cause de cet effondrement du pays ? Est-il lié à des débordements anarchistes, politiques, sociaux, économiques ? Ici on apprend qu’un groupe a fait sauter le Golden Gate Bridge, là que c’est la Maison Blanche qui brûle, tandis que le Mississipi a quitté son lit, qu’un séisme en Californie a provoqué la fusion du cœur d’un réacteur nucléaire, et que les écoliers se tirent dessus…

On ne le saura pas vraiment, mais ici en Amérique, la civilisation s’est effondrée. Plus d’électricité, plus d’essence, plus de journaux, plus d’argent, plus de nourriture, plus de médicaments. Rien sinon le néant. Les hommes ont déserté les villes, d’autres sont venus prendre leur place dans les maisons laissées inhabitées. La rumeur dit qu’il y a des maladies, qu’on en meurt aussi. La rumeur est la seule chose à laquelle on peut encore se fier, si tant est qu’elle reste une rumeur…

Loin de tout, dans la maison de la forêt où elles ont grandi et où elles se sont retrouvées seules à la mort de leurs parents, Nell et Eva ont décidé de survivre. Que leur reste-t-il sinon vivre côte à côte, jour après jour, et compter l’une sur l’autre, se nourrissant des réserves emmagasinées? Au cours de ces journées qui se succèdent et se ressemblent, Nell la narratrice continue à lire espérant un jour intégrer Harvard, et sa sœur ainée Eva continue de danser avec discipline et sans musique.

 Même se disputer est un luxe qu’on ne peut pas se permettre quand sa vie entière a été réduite à une seule personne

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