Un ange brûle

img_9156

J’ai découvert Tawni O’Dell en 2010 avec son quatrième roman, Animaux Fragiles.

Dans la foulée, j’ai dévoré tous les autres. Sept ans pour attendre de ses nouvelles, c’était un peu long, et j’ai souvent craint de ne plus en avoir… Mais elle nous est enfin revenue avec son nouveau roman, Un ange brûle.

Et Un ange brûle n’échappe pas à la règle : comme dans tous les autres romans de la romancière américaine, son action se situe dans les régions minières de Pennsylvanie, terres dévastées, épuisées et détruites par l’exploitation.

Dove Carnahan, son héroïne, connaît bien cette région : elle y est née. Chef de la police locale, après avoir gravi les échelons, elle doit faire face à un crime sordide qui secoue la petite communauté de Buchanan : une jeune fille a été retrouvée morte, à moitié brûlée, sur les anciennes terres minières abandonnées de Campbell’s Run, recouvertes de « fractures fumantes (qui) ont déchiré la surface ». Ici, pendant des années, un feu de mine a tranquillement grignoté les entrailles de la terre avant de gagner sa surface, créant des entonnoirs qui peu à peu ont englouti la ville.

Bientôt l’identité de la jeune fille ne fait plus de doute, et l’enquête s’ouvre au sein de sa famille, les Truly, clan pauvre, alcoolique, malfaisant, qui tire sa force d’une grand-mère manipulatrice, Miranda et de ses deux fils Eddie et Clark. On traverse le miroir d’un idéal américain pour pénétrer dans une Amérique prolétaire, nourrie de la culture de la téléréalité à grand renfort de paquets de chips XXL et de packs de bière, loin des clichés pailletés que nous connaissons.

Chez les Truly,

(on) zigzague à travers le labyrinthe de voitures et de camionnettes à plateau garées n’importe comment sur un terrain déjà encombré de carcasses automobiles, d’appareils ménagers déclassés, de piles de pneus usés, de bicyclettes dépouillées de leurs accessoires amovibles, d’un portique à balançoires rouillé et d’un vieux canapé dont la toile déchirée laisse émerger des bouts de mousse grignotée ou, de temps en temps, le museau palpitant de quelques rongeurs

dscf4255

Quelle était la place de Camio, brillante élève, passionnée de psychologie, amoureuse  de Zane, jeune homme de bonne famille, qui ambitionnait de partir étudier à l’université loin de sa famille ? Qui pouvait lui vouloir du mal, ici ou à Buchanan ?

Lire la suite