Ordinary People

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L’amour commence avec des rêves. 

S’aimer. Construire à deux pour être trois, quatre, plus peut-être. Installer un nid douillet pour sa famille.

Il leur fallait un rez-de-chaussée et un étage pour déployer leur vie de famille, les rêves en haut, les petits-déjeuners et l’aube des jours nouveaux en bas.

Et puis le disque se raye. 

Ce disque, ça pourrait être celui de John Legend que Michael écoute en boucle, et qui résume l’histoire de sa vie de couple. Surtout quand il s’arrête sur le titre Ordinary People, que Diana Evans a choisi pour le titre de son roman: « en l’écoutant, on comprenait que son amour était indéniable, mais sans cesse confronté à des difficultés qui les amenaient à se disputer en permanence sans que ni lui ni elle n’entrevoient des solutions »

Ils sont deux couples noirs ou métisses Melissa et Michael, les personnages principaux, et leurs amis Damian et Stéphanie.

Ils se sont rencontrés alors qu’ils travaillaient et vivaient à Londres – devenus parents, en quête d’une maison pour élever leurs enfants, ils ont tous traversé la Tamise: les premiers pour une petite maison bancale du sud londoniens, les seconds pour vivre dans le verdoyant Surrey. 

Passées les premières années d’extase conjugale, dépassés par leur rôle de parents, éloignés à regret de la turpitude londonienne, l’amour qui unissait les couples se dilue dans le bouillon quotidien, où la nécessité parentale efface les personnalités de chacun.

Dans la langue de leur couple, le « je » était le pronom perdu. Ils parlaient d’eux-mêmes avec un nous de majesté, y associant leur partenaire et sous-estimant leur moi, de sorte que chacun se trouvait dilué dans un binôme indéfini.

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