Rien n’est noir

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Dans son journal intime, Frida Kahlo a écrit le bleu, le rouge, le jaune.

Bleu, électricité et pureté, amour, distance. Rouge, aztèque, sang. Jaune, folie, maladie, peur.

Avec les couleurs de ses mots, bleu, rouge, jaune, Claire Berest a peint Frida – non, elle a littéralement habité Frida. Rien n’est noir – tout est couleur, éclatant, électrique, à la manière d’un feu d’artifice.

Que dire en effet de son incomparable style si ce n’est qu’il transcende le roman, entier d’une fièvre, habillé d’une magie – noire, sûrement.

Un style fougueux, impétueux, ardent, gouailleur, à l’image de la volcanique artiste mexicaine. Oui, Frida Kahlo était un volcan, remplie d’un magma artistique en fusion, couvé par la douleur de sa carcasse rafistolée depuis qu’un tramway l’a transpercée, broyée, laissée presque pour morte.

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Elle ressemble à une niña lorsqu’elle aborde le géant Rivera, « el gran pintor » du Mexique, un monstre, un ogre, mais la Niña veut se laisser dévorer toute entière. Lui, artiste mondialement reconnu, communiste convaincu, se consacre désormais aux peintures murales depuis que l’art est sorti des salons bourgeois.

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