L’autre chambre

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Il y a l’objet, d’abord.

La couverture délicatement nervurée sous les doigts, la finition du blanc nacré qui scintille de façon subtile à la lumière, et le graphisme qui serpente sur toute la surface, des entrelacs noirs comme une carte de niveau dont la mise en couleur, ça et là, révèle la géographie sensuelle d’un corps de femme, le galbe des seins troublé d’une pointe de rose, la ligne du cou qui remonte vers la mâchoire saillante et la bouche aux lèvres ourlées, offertes – ou figées dans l’éternité des eaux, comme une Ophélie, flottante, dans un linceul de fleurs accrochées autour d’elle.

Il y a la forme, ensuite.

Cette mise en page qui alterne un sommaire comme un menu littéraire et trois courtes parties, circonscrites par l’alternance du graphisme, à nouveau, et des pages noires où seuls émergent des prénoms. Marine. Ondine. Marine Ondine.

Il y a, enfin, le texte.

Poème en prose.

Des lignes courtes. Qui claquent. Qui sonnent. Qui frottent.

Un minimalisme qui dit tout du désoeuvrement, de l’amertume, de la violence.

Un texte désinhibé pour deux histoires qui se rejoignent comme les entrelacs noirs de la couverture.

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