Construction et déconstruction d’un mythe.
La légende de Sylvia Plath est née avec sa mort, et son suicide a donné toute la puissance dramatique à ses recueils de poèmes et à son histoire.
Connie Palmen a pris le contrepied de la légende qui fait porter à son mari le poète Ted Hughes la responsabilité de la mort de la poétesse, en choisissant de lui donner la parole dans une autopsie romanesque de leur histoire, en effet de miroir.
Tout commence en 1956 – bien sûr la tragédie était inscrite depuis bien plus longtemps en Sylvia Plath – lorsque les deux jeunes poètes se rencontrent à Cambridge.
Ted Hughes, géant bourru du Yorkshire, s’éprend follement de cette volubile américaine, « belle, spirituelle, lettrée et en rut, talentueuse et terrifiante, géniale et redoutable »
Habitué à la nature discrète des Anglaises, je la trouvais grandiose comme le Niagara, le flot incessant de ses paroles se déversant implacablement aussi assourdissant que d’immenses chutes d’eau.
Dans les premiers assauts d’une folie dévorante, elle marque du sceau de sa morsure la joue du poète: il est à elle, ils se marieront dans le secret quatre mois plus tard, réunis pour dédier leur amour à un idéal absolu de création poétique et littéraire.