Voici l’un des plus sensibles romans de cette rentrée littéraire…
Pour Marie, notre petite mouche, l’histoire commence sans qu’elle s’en doute un jour d’avril 1944.
Anne-Angèle est infirmière à Casablanca, et sa vie va doublement basculer en une journée : au moment où elle vient de recevoir un télégramme de Paris l’informant de l’accident de sa soeur, elle se fait mordre par un patient syphilitique. Mais il est encore trop tôt pour s’en inquiéter. Car à son arrivée auprès de sa soeur trépassée, Anne-Angèle découvre que celle-ci avait conclu un marché pour prendre en charge Marie, la fille cachée d’une actrice de cabaret.
Après avoir récupéré l’enfant et passé quelques semaines paisibles à Paris, elles sont forcées d’aller se cacher dans la campagne rémoise, où Anne-Angèle pourra reprendre un dispensaire de la Croix-Rouge. Malheureusement, les deux nouvelles venues sont mal accueillies par les villageois, et leur retraite au vert se révèle véritablement cauchemardesque: aucun patient ne visite le dispensaire et elles sont très vite à bout de vivres. Qui plus est, Anne-Angèle déclare la maladie qu’elle a préféré ignorer, et sombre peu à peu dans la folie. Rejetées par le village, sans revenus, Marie devra trouver tous les moyens pour les faire survivre, volant par-ci des épluchures de légume, trouvant par là des racines à faire cuire en soupe, alors que le village entier se ligue contre cette petite fille d’une dizaine d’années.
Rejetée de tous, elle trouve pour quelque temps refuge auprès de Toinette, autre paria du village qui vend son corps aux allemands contre des boîtes de harengs, et de son mari, le garde-forestier bègue Matesson.