Miss Islande

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Elle porte le prénom d’un volcan, l’Hekla – et c’est sur ses flancs fertiles, un jour d’éruption, qu’elle s’est emplie des mots qui désormais nourriraient sa vie et feraient d’elle un écrivain.

Hekla quitte la ferme familiale avec son sac et sa machine à écrire, et prend le car pour Reykjavík où elle trouvera peut-être plus d’espace pour donner libre cours à ses aspirations littéraires.

Mais ici, en Islande, en 1963, les femmes n’écrivent pas – encore.

La société préfère les cantonner à leur seule place honorifique valable: au sein d’un foyer. Et aux plus belles, on offre le podium de Miss Islande – Hekla, elle, n’en a que faire.

Ici, seuls les hommes sont des poètes.

Alors Hekla tait sa marginalité et se cache pour écrire. 

 J’attrape la machine à écrire sous le lit, j’ouvre la porte de la cuisine, je pose la machine sur la table et je place une feuille sur le cylindre.

C’est moi qui ai la baguette de chef d’orchestre.

J’ai le pouvoir d’allumer une étoile sur le noir de la voûte céleste.

Et celui de l’éteindre.

Le monde est mon invention

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