Rencontres: Alexandra Lapierre

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Depuis toujours, j’aime les biographies.

Si un personnage mérite une biographie, c’est que sa vie a suffisamment de matière romanesque pour être racontée. Mais si le personnage a suffisamment d’étoffe, encore faut-il que le biographe, lui, ai suffisamment de matériel pour en parler, en plus des outils de son imagination qui l’aideront à combler les trous et remplir les pointillés.

En amont du travail de l’écrivain, il y a toujours un important travail de recherche. Des milliers de pages de documents, de livres à éplucher, d’interviews à mener. Et parfois, à la manière d’un journaliste d’investigation, le biographe travaille sur le terrain – c’est de cette manière qu’Alexandra Lapierre entre en contact avec l’histoire de ses personnages.

Si elle a d’abord étudié la littérature, Alexandra Lapierre est partie à Los Angeles pendant cinq ans pour étudier le cinéma et l’écriture de scénario. Depuis toujours passionnée de littérature et de cinéma, elle a appris à Los Angeles à convertir les mots en image. De retour en France, l’industrie cinématographique n’offrant pas de perspectives professionnelles intéressantes, Alexandra Lapierre reprend sa thèse consacrée à la femme fatale dans la première partie du dix-neuvième siècle.

Au cours de ses recherches, une femme capte son attention, courtisane et muse de Théophile Gautier, devenue comtesse prussienne. Elle bifurque alors de sa thèse pour se consacrer à son histoire et signera avec son premier roman: La lionne du boulevard.

Alexandra Lapierre est faite de cette étoffe qui habille les personnages auxquels elle consacre sa vie. Pas sa vie d’écrivain uniquement non, sa vie complète. Elle consacre à chacun plusieurs années de sa vie, en immersion totale, voyageant pour suivre leurs traces, apprenant une langue pour avoir accès aux archives (l’espagnol, par exemple, pour écrire Je te vois reine des quatre parties du monde, l’histoire d’Isabel Barreto), et même, aussi en quittant la France pour s’installer plusieurs années ailleurs – à Rome notamment, pour écrire son roman sur Artemisia Gentileschi.

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