
Une enquête Cadremploi publiée en 2019 affirmait qu’un cadre sur deux avait été victime d’un burnout. Aux 50% de personnes touchées, il fallait ajouter 36% de sondés qui disaient avoir été partiellement touchés.
Le burnout, ça pourrait être vous, moi. Et c’est Clara.
Un matin qui succède à des centaines d’autres dans la routine du métro-boulot-dodo, la voiture de Clara la lâche – et son corps suit, Clara se retrouve à terre par KO.
« Au bout du jour, une certitude, une seule, gagne du terrain et s’accroche: aujourd’hui, elle n’ira pas travailler ».
Avec une écriture grave, épurée, à fleur de ligne, dans un rythme modelé sur les émotions, Gaëlle Josse met des mots sur le vide qui saisit Clara après la chute, « ces palpitations, ces insomnies, cette pince qui broie l’estomac, cette gorgée nouée, et tout ce qu’elle n’a pas voulu voir, pas voulu entendre depuis des semaines, depuis des mois ».
Il y a tant de justesse, à décrire ce processus qui détruit, à petit feu.
Si chacun peut appréhender le mécanisme de la chute, celui que décrit Gaëlle Josse, pourtant, nous saisit par son acuité.
Le chaud puis le froid que la cheffe (ici surnommée La Carabosse) souffle, le doute qu’elle distille, les injonctions qu’elle multiplie, la pression qu’elle entretient, à toute heure, soirées, week-end et vacances compris…
A la chute succède l’isolement, celui que Clara subit, et provoque, tandis que son monde vole en éclats.
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