J’avais deux bonnes raisons de commencer la lecture de « La crête de damnés ».
La première, retrouver Joe Meno que j’avais eu plaisir à découvrir avec Le blues de La Harpie.
La seconde, lire un roman d’apprentissage dans la grande tradition américaine.
Dès les premières pages, j’ai un peu eu l’impression d’un faux démarrage: je me retrouvais avec un héros de série américaine des années 1990 version lose, et le roman était ponctué de morceaux aux allures des Journal d’un dégonflé que lisaient mes enfants! J’ai décidé de continuer ma lecture.
Pas facile la vie d’ado pour Brian Oswald. Dans son lycée catholique, il fait partie au mieux des invisibles, au pire des types dont on se moque et sur lesquels on jette des oeufs. A 17 ans, il cumule toutes les tares, depuis ses lunettes jusqu’à sa virginité. Sans compter qu’il n’a ni moustache ni voiture.
Aucune consolation à la maison où depuis plusieurs semaines son père fait chambre à part et dort avec lui au sous-sol. Brian traîne avec Gretchen, une punk aux cheveux roses en espérant pouvoir lui avouer son amour – Gretchen, avec son physique hors norme, cogne sur tous ceux qui lui rappellent qu’elle n’est pas comme eux. Et elle est amoureuse d’un suprémaciste de 26 ans à qui elle voudrait bien offrir sa virginité. Ensemble, tandis que Gretchen est au volant de son Escort pourrie, ils écoutent de la musique punk.