L’Ecart

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J’ai vécu sous le regard d’un ciel immense, dans un espace infini. Pourtant, je me heurtais sans cesse aux confins de l’île et de la ferme

A dix-huit ans, Amy Liptrot quitte l’île des Orcades au Nord de l’Ecosse, où elle est née et a grandi.

L’île est trop petite pour ses rêves, trop calme pour l’action.

A Londres, où elle s’installe, dans le confinement d’une chambre d’étudiante, le bouillonnement de la ville donne matière à son exaltation, et Amy est emportée dans le tourbillon des soirées où l’alcool devient le complice toxique de ses débordements, et l’ivresse sa seconde nature.

Aspirée dans la spirale de l’alcoolisme, la frasque de trop la mènera vers la cure de désintoxication quelques années plus tard.

C’est ce retour à soi dans le renoncement à l’alcool, qui chaque jour est un nouveau combat, qu’Amy Liptrot livre dans L’Ecart.

L’Ecart, mot magnifique à double sens, qui désigne le pâturage le plus éloigné de la ferme, sis sur une bande de terre côtière où les brebis et les agneaux passent l’été – mais aussi la fuite.

Celle d’Amy qui va rebrousser chemin, et retrouver ses Orcades natales pour tenter de renaître à la vie, et se purifier au contact de la nature salvatrice.

Aidant un premier temps son père dans la ferme familiale, elle redécouvre la magnificence des îles, la nature omniprésente, les vents qui soufflent, la lande, la mer, les oiseaux – que, bientôt missionnée par la Société royale de protection des oiseaux (RSPB),  elle va patiemment dénombrer.

C’est sur l’île de Papay, isolée pour l’hiver, que la quête introspective va prendre tout son sens. Dans la solitude de l’île où elle loue une maison au confort spartiate, Rose Cottage, se nourrir, se chauffer sont des défis quotidiens simples qui raccrochent à la vie.

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Rencontres: Amy Liptrot

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La rentrée littéraire de septembre se prépare avec effervescence, et les éditeurs présentent actuellement les romans à paraître, l’occasion de rencontrer des auteurs – comme c’était le cas hier chez Globe.

Le 29 Août sortira L’écart d’Amy Liptrot.

Ariel Wizman, qui animait la rencontre avec la jeune auteure écossaise, qualifie ce premier livre d’Amy Liptrot de « Mémoires », livrées dans un style d’une grande sincérité.

A la voir avec ses cheveux blonds d’ange, son teint diaphane et ses yeux clairs, grande, fine et svelte, qui pourrait deviner le parcours de cette jeune maman qui semble avoir passé toute sa vie au grand air de la ferme familiale de l’archipel des Orcades, là où elle est née?

Dans L’Ecart, Amy Liptrot raconte sa lutte contre son addiction à l’alcool, son chemin vers l’abstinence qui depuis Londres la ramènera vers ses îles du nord de l’Ecosse. C’est l’histoire d’un retour aux sources, d’un retour à soi, accompli dans la magie sacrée d’une nature sauvage et indomptable.

Amy Liptrot s’est nourrie de ses expériences de diariste et de journaliste pour écrire. Mais son style, très fragmenté, a également été influencé par le hiphop et par twitter!

La traductrice du livre, Karine Reigner-Guerre, a évoqué son travail, et la difficulté que lui a donné le titre orginal, The Outrun, titre à double sens qui évoque le pâturage le plus loin du corps de ferme, et la fuite. L’Ecart, terme d’agriculture peu connu, lui permettait également de retrouver ce double sens. A noter que la traduction française est la seule à avoir réinterprété le titre original.

Amy Liptrot nous a parlé de ce qui inspirait son écriture, de sa vie sur ces terres isolées d’Ecosse, de la nature – en imitant les oiseaux qu’elle était chargée de surveiller en travaillant pour la Royal Society for the Protection of Birds, de la résonance que son récit a trouvé auprès des lecteurs. Une seule hâte: me plonger dans cette lecture.

Ce livre, ode à la nature, a reçu en 2016 le prix Wainwright qui récompense une oeuvre littéraire de Nature Writing, et, en 2017, l’English Pen Ackerley Prize.