C’est un bronze de petite taille que l’on admire aujourd’hui à travers le monde, une statue exposée dans plusieurs musées à la fois, telle un clone.
Sa posture de danseuse au repos, son air rêveur, le tulle de son tutu, le ruban de satin dans ses cheveux fascinent les petites filles, et intriguent les autres visiteurs. Que ce soit au musée d’Orsay à Paris, ou au Met à New York, j’ai comme beaucoup de visiteurs tourné autour, de longues minutes, dans un sens, puis dans l’autre. J’ai détaillé l’air effronté, le corps élancé, les mollets galbés, l’abandon qu’il semble y avoir dans la pose. Quel pouvoir d’attraction elle exerce, cette petite danseuse!
Fascinée, Camille Laurens l’a été intensément, au point de lui dédier une partie de son doctorat « Pratique et théorie de la création artistique et littéraire », en allant à la rencontre de Marie Van Goethem, cette danseuse de quatorze ans qui posa pour Edgar Degas. Qui était-elle, pourquoi était-elle à l’Opéra, quel fut son destin? C’est à ces questions que Camille Laurens va tenter de répondre dans une passionnante enquête.