Trois jours à Berlin

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Cafouillage à Berlin-Est.

Le soir du 9 novembre 1989, après deux jours de réunion du Comité Central, le porte-parole du parti Günther Schabowski annonce en direct à la télévision et dans la confusion la plus totale l’ouverture immédiate du mur…

Aussitôt, les Berlinois stupéfaits se rendent aux postes-frontières où les soldats essaient de résister, sans consigne et abandonnés par leur hiérarchie, à l’offensive pacifiste.

Une journée qui va bouleverser les vies de millions de personnes, à commencer par celles d’Anna, Micha, Lorenz Amsen, Uwe Karsten, du lieutenant-colonel Becker, ou du colonel Brock.

Roman choral, Trois jours à Berlin donne le point de vue de différents protagonistes à travers leur expérience berlinoise: Anna est française et espère revoir Micha qui vit à Berlin Est. 

Mon petit papa, je pense à toi en marchant dans les rues froides de Berlin parmi tous ces gens emplis de larmes et de rires, parce que, ce soir, c’est l’imminence d’un grand bonheur.

Micha est fils d’un membre éminent du parti, qui n’échappe pas à la surveillance de la Stasi depuis qu’il a essayé de fuir, des années plus tôt. 

En arrivant à l’Ouest, la lumière, des guirlandes de lumière, m’ont saisi. Tout se noie dans une intense luminosité. Et que de couleurs vives! J’ai l’impression d’être passé d’un film en noir et blanc à une pellicule en couleur.

S’échapper de Berlin Est, Lorenz a pu le faire avec sa mère, bénéficiant de mesures spéciales – acheté avec sa mère comme du bétail par l’Ouest à l’Est. Il n’a jamais revu son père resté à l’Est.

Il n’y a plus d’ennemis, seulement des frères. Le peuple allemand se retrouve à cet instant précis. L’accueil se passe de mots.

Que faire face au chaos de l’échec qui se profile pour ceux qui ont toujours été assignés à assurer l’étanchéité des frontières, lâchés par le comité central?

Les barrières s’ouvrent, on tamponne les passeports, et soudain l’Est se déverse vers l’Ouest, nous faisant revivre les heures où soudain tout est devenu possible.

Je filme l’incrédulité de ceux qui découvrent cette partie inconnue de leur ville. Je filme les embrassades entre anciens « ennemis ». Des scènes de joie à l’état pur. La RDA promettait l’égalité, ils voulaient la liberté, ils trouvent la fraternité.

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