
Aimée Deville a dix-huit ans lorsque Candre Marchère demande sa main à son père.
Nous sommes au 19e siècle, et les jeunes filles n’ont pas beaucoup à dire dans les affaires de mariage. Si le charme silencieux de Candre la séduit, son arrivée dans la demeure de ce dernier la plonge dans la peur et la solitude: propriétaire d’une exploitation de bois nichée dans ce Jura de forêts, son mari est souvent absent.
Aimée se trouve livrée à Henria, la vieille servante qui a élevé Candre.
La présence d’Henria est à la fois incontournable, et fantomatique, sans qu’on sache si elle est bienveillante ou maléfique.
(…) Henria traversait le couloir, les bras chargés de draps, on ne voyait plus son visage, le linge se promenait dans la maison campé sur deux jambes solides
Le domaine, entouré du mystère touffu de la forêt d’Or, effraie Aimée – bientôt, la demeure commence à livrer ses premiers secrets: la mort prématurée d’une première épouse deux ans plus tôt, la présence du fils muet d’Henria qui rôde sur la propriété…
Pour distraire sa jeune épouse mélancolique, Candre engage une professeure de musique, dont la présence va venir troubler l’ordre du domaine.
C’est avec ce huitième roman que je découvre Cécile Coulon – un opus qui reprend les codes du conte et du roman gothique.
« Seule en sa demeure » évoque inévitablement « Rebecca » de Daphné du Maurier
Mais loin de le copier maladroitement comme c’est généralement le cas avec ce célèbre roman, Cécile Coulon crée autour d’Aimée, Candre et du domaine Marchère une histoire est un mystère qui leur sont propres.
Le roman alterne le feu du caractère d’Aimée qui ne demanderait qu’à s’exalter, la glace du silence de Candre qui s’en est remis à Dieu. Le feu du désir et la glace de la peur qui paralyse.
Lire la suiteSon nom, sa voix profonde et ses forêts luisantes suffisaient à soumettre Aimée