Tout peut s’oublier

Tout peut s'oublier 
Olivier Adam
Flammarion

Tout peut s’oublier – je ne peux qu’abonder dans votre sens, cher Olivier Adam.

Oui, tout peut s’oublier, comme vos derniers romans qui m’avaient déçue.

« Tout peut s’oublier » m’a réconciliée avec vous, m’a redonné le plaisir de vous lire. 

Je vous ai retrouvé, entre St Malo et Kyoto, points d’ancrage de mes voyages littéraires à vos côtés, emportée dans Des vents contraires à bord du Kyoto Limited Express.

Toujours armé de colère, et de mélancolie, fidèle à vous-même, ou plutôt à votre ancien moi, avant que je vous perde de vue dans les rues de Lisbonne la ville silencieuse, puis vous abandonne lors d’Une partie de badminton.

Jun, sans prévenir, est repartie vivre au Japon. Emmenant avec elle Léo, le fils qu’elle a eu avec Nathan. Bien qu’ils vivaient séparés, Nathan n’était pas préparé à cette disparition brutale – qu’est-ce qui a motivé cette décision? Pourquoi n’a-t-il rien vu venir? 

Il sait bien qu’en retournant au Japon, divorcée, Jun a désormais la garde exclusive de leur fils. Nathan connaît les risques qu’il encourt, la condamnation, la prison, la justice japonaise qui ne lui reconnaîtra plus aucun droit parental. Mais la peur de ne plus jamais voir son fils est trop forte. 

Alors, des eaux émeraude de sa côte bretonne jusqu’à la mer intérieure du Japon, c’est un père désespéré qui va essayer de trouver des réponses. 

Kyoto, la ville aimée, celle de ses plus beaux moments, de sa rencontre avec Jun, peut-elle devenir une ville de cauchemar? 

Et que lui reste-t-il à St Malo, si ce n’est un cinéma qui programme des films d’auteur qui font fuir le grand public, les amis japonais de Jun qui désormais l’ignorent, son ex Claire qui l’a laissé pour un autre dix ans plus tôt, et sa voisine, Lise, privée comme lui de son fils?

Avec cet univers qui n’appartient qu’à lui, et ce style haché, désabusé, caustique, et une sobriété littéraire retrouvée, Olivier Adam dit l’incompréhension, la douleur, l’abandon et le vide incommensurable de l’enfant. 

Peut-on se résigner à ne plus pouvoir être parent de son enfant? 

La question est cruelle, un châtiment sans explication.

Olivier Adam évoque un sujet triste qui nourrit les faits divers des journaux, en offrant une tribune à ces pères ou mères confrontés à la machine judiciaire japonaise, et qui n’ont aucune prise contre les lois archaïques d’un pays qui renie leur droit à être parent.

« Tout peut s’oublier » est un roman triste, et pourtant il fait notre plus grand bonheur.

Vous l’avez compris, Olivier Adam est de retour, et c’est une des meilleures nouvelles de ce début d’année. 

Titre: Tout peut s’oublier

Auteur: Olivier Adam

Editeur: Flammarion

Parution: janvier 2021

2 réflexions sur “Tout peut s’oublier

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