L’enfant de Bruges

Bruges, juin 1441. Le jeune Jan, 13 ans, travaille dans l’atelier de son père adoptif, le grand peintre Jan Van Eyck. Bientôt, Van Eyck démarrera son compagnonnage et lui transmettra son savoir.

Mais la Flandre, depuis quelques temps, est secouée par une série de meurtres inexpliqués qui touchent d’autres artistes de la confrérie. 

La menace se resserre autour de Van Eyck et du jeune Jan, qui, sans le savoir, est détenteur d’un secret auquel plusieurs personnes s’intéressent d’un peu trop près, mais de très loin: à Florence aussi, le danger gronde, et semble vouloir s’abattre sur les artistes. 

Bien malgré lui, Jan se retrouve au coeur d’une conspiration qui dépasse l’entendement de l’art et les rivalités entre maîtres flamands et toscans.

Gilbert Sinoué nous immerge dans la Bruges du XVe siècle, berceau de la révolution de la peinture, avec une force d’évocation intense, avant de nous emmener au coeur de Florence et de son Duomo fraîchement achevé, nous donnant la mesure des voyages à cette époque.

Le roman peut se lire comme un polar historique et comme un manuel d’histoire de la peinture au travers duquel il livre les techniques de travail des artistes, mais nous invite aussi à avoir un regard sur leurs oeuvres – il nous offre ainsi, par exemple, une perspective sur l’Annonciation de Rogier van der Weyden et les époux Arnolfini de Van Eyck par le biais d’un clin d’oeil sur l’emprunt d’un peintre à l’autre. 

Admirative des tableaux de Van Eyck, j’ai réellement aimé cette impression d’être au coeur du processus de création – même si cette partie, subordonnée au déroulement de l’intrigue, est trop brève à mon goût.

L’auteur esquisse aussi les prémisses de l’imprimerie, dessine les rouages commerciaux montés par les ambitieux Medicis, et les pouvoirs politiques et religieux de l’époque. 

Le monde qu’il  brosse à travers ces pages, à l’aube de ces grandes découvertes qui le feront basculer vers d’autres possibles, préfigure les purges calvinistes ou celles qui naîtront à Florence cinquante ans plus tard, avec la dictature théocratique de Jérôme Savonarole.

« L’enfant de Bruges » se lit comme un grand roman d’aventure, au service duquel l’auteur a mis son érudition pétillante, et jamais pompeuse.

Titre: L’enfant de Bruges

Auteur: Gilbert Sinoué

Editeur: Gallimard

Parution: 1999

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